Népal : trek du Langtang

Après une petite visite de Katmandou, nous avons marche dans l’Himalaya avec nos enfants dans un coin où le Mont Blanc passerait pour une colline.

Katmandou

Enfin nous voici à Katmandou.On s'installe pour deux nuits avant de partir randonner dans les montagnes. La ville nous parait moins sale que ce qu'on nous avait décrit. Il y a certes des tas d'ordures nauséabonds régulièrement répartis au bord des trottoirs, mais entre ces tas la chaussée est propre. Ce qui est frappant c'est l'agitation incessante, la circulation anarchique, voici un pays où l'on peut rouler à gauche ou à droite... Mais il vaut quand même mieux rester à gauche ! Comme en Malaisie il est très difficile d'être piéton au milieu de toutes ces motos. Et de toute façon si on ne voit pas un véhicule arriver on l'entend. Ici ils n'y vont pas de main morte avec le klaxon ! Si on lève les yeux, l'allure des lignes électriques nous rappelle le savoir faire des électriciens boliviens de La Paz : ils doivent avoir des câbles à ne plus savoir quoi en faire...

Nous déambulons dans la ville et nous en profitons pour faire quelques achats, ici tout se négocie ! Il y a beaucoup de magasins de sport pour que les touristes s’équipent pour les treks, articles de marque au choix ce sont de très bonnes copies parait-il ... Les vêtements The North Face ont beaucoup de succès notamment auprès des Népalais.
Le soir nous apprécions la petite fraîcheur qui n'était qu'un lointain souvenir pour nous.

Nous visitons la place royale (Durbar Square) et ses fameuses pagodes avec un guide francophone. Nous sommes sous le charme. Les sculptures des temples sont de véritables dentelles de bois ! Nous apercevons pour la première fois de notre vie une déesse vivante : la Kumari. Emma se passionne très rapidement pour les divinités hindouistes. Ici le bouddhisme et l' hindouisme sont imbriqués.

Départ pour le trek - 18 mars 2015

Pour rejoindre le départ du trek du Langtang, un trajet de 130 km en bus nous attend. Ce trajet est réputé très épique, il faut environ 8 heures pour parcourir cette distance et parfois plus !
Nous n'avions réussi qu'à réserver deux places dans le bus express, celui réservé aux touristes, dans lequel on nous avait promis climatisation et Wi-Fi !!!! Évidemment ni clim ni internet dans ce bus Tata. On a des pneus pas trop lisses et ça c'est déjà du luxe ! On commence le trajet à 4 sur nos deux places quand Emma se décide à s'allonger sur les sacs qui jonchent l'allée. Bonne idée, un touriste belge l'imite et du coup voilà une place libre où s'installe Jérôme ; chacun sa place ! Mais ce n'est pas du goût du chef du bus qui explique que si on veut la place libérée par le Belge il faut la payer.... Bref tout le monde dans le bus se regarde d'un air amusé.

Le bus "express"

Finalement, le trajet n'était pas si terrible sans doute parce qu'on ne voyait pas trop la route. Justin a quand même vomi et Jérôme a même réussi à dormir malgré la sono du bus "crachant" la musique népalaise avec le niveau sonore au maximum. Nous atteindrons Syabru au bout de 7h30 de route.
On s'installe dans une guesthouse qui nous trouve un guide porteur anglophone. Il portera un de nos sac. Eh oui, on ne fait pas dans le léger avec les cahiers pour l'école des enfants. Ce bagage de moins de quinze kilos peut sembler ridicule par rapport aux 30, 40 kilos et parfois plus que trimbalent certains porteurs que nous croisons sur les sentiers.
Gyalsab (c'est son nom) nous servira aussi de guide. Bien que cela ne soit pas indispensable dans cette région pour se repérer, c'est toujours plus sympa d'être accompagné par un gars du pays qui peut nous expliquer certaines choses le long du chemin .

Notre guide posant fièrement devant son village natal de l'autre cote de la vallée !

Le trek du 19 au 28 mars 2015

Nous attaquons notre randonnée par une journée avec 1100 m de dénivelés positifs (ça nous rappelle la première étape du GR 20 en Corse), les enfants assurent et nous marchons au rythme d'autres groupes de randonneurs adultes. Nous observons régulièrement des singes dans les arbres plus ou moins proches, les enfants adorent. On franchit aussi de nombreux ponts de singe.

 

Il y a beaucoup de guesthouses ou lodges sur le sentier, nous nous y arrêtons pour boire le thé, pour le déjeuner et aussi pour les nuits. L' accueil y est toujours très chaleureux et la nourriture très bonne. Nous apprécions le plat national népalais le ''dhal bat'' composé de riz, d'une soupe de lentille, d'un curry de légumes, d'un peu de verdure, d'une chips et d'achard particulièrement épicé. Les locaux en mangent midi et soir !

Dhal bat power !

A la terrasse d'une guesthouse

Au bout de trois jours nous arrivons a Kyanjin Gumpa à 3800 m d'altitude. Nous nous installons pour 2 nuits dans une vallée enneigée et entourée de sommets de plus de 7000 m : c'est magnifique !
Jérôme profite de ce jour de repos pour gravir un petit sommet a 4604 m en compagnie de Gyalsab pendant que Delphine et les enfants font des bonhommes de neige au pied du lodge. Chevaux et yaks vont et viennent dans le village.

Justin devant un moulin a prières 'hydraulique'

A cette altitude les soirées sont fraîches, on apprécie donc le poêle dans la salle commune des guesthouses ou le fourneau de la cuisine.Les chambres ne sont pas chauffées : température proche de zéro a l’intérieur au réveil... on est bien dans nos duvets !

Emma se réchauffe devant le fourneau !

 

Ce trek étant en cul de sac, nous entamons la redescente le lendemain.
Le sixième jours plutôt que de retourner a Syabru, nous bifurquons par un haut sentier vers le Tamang Heritage trek. Cet itinéraire, moins fréquenté, nous fait passer par des villages traditionnels tamang. L' Histoire et la géographie fait qu'ici c'est une région de culture tibétaine : le Tibet n'est qu'a quelques kilomètres.
Ça devient plus difficile pour les enfants, nous ralentissons le rythme pour ne marcher que le matin et se détendre l’après midi sur les terrasse des lodges. A ce rythme il sera impossible boucler ce second trek. Ce n'est pas grave car après tout, nous apprécions tous ces courtes étapes ou les enfants ont du temps pour étudier et s'amuser.

 

Les rhododendrons en fleur colorent la vallée

Dans un village nous faisons connaissance avec un jeune québécois (Samuel) en voyage avec qui nous passons de bons moments. Comme toujours les enfants sont ravis par ce type de rencontre avec de jeunes francophones et nous nous rendons compte que ce sont vraiment des moments importants pour le moral des troupes !
A Lingling, nous avons le droit a la visite guidée d'une gompa (monastère bouddhiste) avec Xavier, un Francais voyageant régulièrement au Népal depuis 1969. Sur les sentiers nous tournons souvent des moulins a prières, nous apprenons a contourner les stuppas par la gauche, des drapeaux de prière flottent aux quatre vents et donnent une touche de couleur au paysage (rouge, bleu, blanc, jaune, vert)... Bref ici la religion (le bouddhisme tibétain) est bien présente dans la vie quotidienne des gens.

Moulins a prières a l'huile de coude

Essayage de tenue traditionnelle tibétaine pour Emma, fini la coiffe bretonne

A défaut de cornemuse ...

Yak

Au bout de 10 jours dans la montagne nous rentrons a Syabru reposés et super fiers de nos enfants qui ont marché durant tout le trek. En revanche nous ne sommes pas vraiment motivés a l’idée de prendre le bus le lendemain. Heureusement, un 4x4 venant de déposer un groupe de randonneurs est en quête de passagers pour Katmandou. On négocie un prix raisonnable pour échapper au bus.

Retour a Katmandou - 29 mars 2015

Nous sommes effectivement rentres plus rapidement : 5 heures. Le problème c'est que du 4x4 on voit bien la route... C'est assez impressionnant de rouler au bord d'immenses précipices sur cette piste vraiment défoncée : on se demande comment le bus est passé par la a l'aller. Notre chauffeur se prend pour Sébastien Loeb et double tout le monde en prenant plus de soin a éviter les poules dans les villages qu'a ne pas écraser les enfants jouant sur la route.
Bref, Justin a encore vomi son petit déjeuner. On était bien au calme dans la montagne....

 

 

Et maintenant

Nous allons tranquillement visiter la vallée de Katmandou et ses villes classées au patrimoine mondial de l'UNESCO pendant une semaine. Ensuite nous irons faire un petit tour au parc du Chitwan au sud du pays.

A savoir

Pour le trek du Langtang un droit d'entrée de 3000 roupies népalaises (npr), soit environ 30 euros, est nécessaire pour les plus de dix ans : c'est l’entrée pour le parc national.

De plus, pour tout trek au Népal, chaque randonneur de plus de dix ans doit posséder une carte TIMS coûtant 2000 roupies, les points de contrôle sont nombreux.Les militaires inscrivent nos numéros de carte TIMS et de passeport sur des listing sans fin... La carte sert d'assurance aux éventuels guides et porteurs vous accompagnant durant votre trek.

Nous avons acheté tout ça au Népal tourism board à Katmandou. Ils sont compétents. Ils ont même un studio photo pour vous prendre gratuitement en photo si, comme nous, vous êtes venus sans vos photos d'identité.