Nous avons repris le voyage en itinérance à vélo. Il faut bien justifier le titre de ce blog ! Ce n'est pas facile de faire des efforts quand il fait si chaud, mais au moins quand on pédale ça fait un peu d'air !
Tout d'abord une petite carte pour se repérer dans l'article.
De Siem Reap à Preah Vihear : 3 jours de vélo
Le départ de Siem Reap ce 18 avril 2015 est difficile : impossible de démarrer tôt quand il faut dire au revoir à la famille ! Il est plus de 8h quand nous partons et il fait déjà très chaud. Un premier arrêt dans la banlieue de Siem Reap pour acheter des baguettes et de l'alcool à brûler pour le réchaud et c'est parti !
Nous avons une contrainte ici en Asie : ne pas camper. En effet nous avons testé la tente à 4 lorsqu'il fait 30°C la nuit (en Nouvelle-Calédonie) et c'est intenable ! Si on rajoute à ça les orages qui peuvent être violents et les mines ... Nous allons donc devoir ajuster nos étapes en fonction des guesthouses présentes (ou pas) sur le parcours. Nous savons d'avance que les bivouacs vont nous manquer et que cela risque de rendre le voyage moins "magique" (deux familles qui nous précèdent à vélo, les
Masaya et la
Cyclofamily nous ont prévenu).
Dès que nous quittons Siem Reap, nous sommes plongés dans la campagne cambodgienne, les maisons sur pilotis sont jolies. Certaines sont encore décorées d'étoiles du nouvel an.
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Aux environs de Siem Reap |
Il y a des arbres et du coup un peu d'ombre. On prend un racourcis par une piste en terre rouge, c'est assez sympa. Rapidement la végétation est moins dense et du coup nous sommes exposés au soleil. Une crevaison que nous n'arrivons pas à réparer nous fait nous arrêter 3 fois pour démonter le pneu.
Sur la route on trouve fréquemment des petites échoppes proposant des boissons dans des glacières oranges. Un métier qui marche ici c'est marchand de pain de glace. A partir d'immenses blocs de glace, il débite à la scie des pains de glaces que les clients viennent chercher avec leurs glacières placées à l'arrière du scooter.
On s'arrête souvent aussi pour acheter des mangues. Ici elles sont juteuses et sucrées, c'est un délice. On les mange par kilo !
A côté de ça, la propreté de ces échopppes laisse souvent à désirer...
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Premier arrêt à 15 km de Siem Reap |
Souvent les Cambodgiens sourient ou même rigolent en voyant nos étranges montures !
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Un bien beau sourire |
Après 65 km de route nous arrivons à Svay Leu, là où notre carte (carte électronique OSM, nous n'avons pas de carte papier) nous indique la seule guesthouse à une distance raisonnable. L'endroit est épouvantable : des détritus partout, des chambres avec une bonne couche de poussière, pas d'eau courante, plein de moustiques et pour nous accueillir une gamine qui dormait sur un drap devant la maison. On est un peu dépités, on commence à nettoyer la chambre pour finalement quitter l'endroit. Nous nous dirigeons vers une belle maison verte que nous avions repérée de la route à l'entrée du village. Nous demandons si nous pouvons dormir. Le fils de la maison qui parle un peu anglais nous répond qu'il est en train de retaper l'ancienne clinique de son père pour en faire une guesthouse et qu'il peut nous accueillir. Il n'y a pas encore de porte ni de fenêtre mais c'est propre et il nous installe des moustiquaires. Pour le repas, nous allons à l'extérieur sur de grandes tables basses dont nous nous demandons l'utilité... Quelques instants après on comprend, en découvrant une femme qui s'allonge sur une de ces tables pour se faire poser une perfusion ! Le médecin venait de descendre une glacière remplie de canettes de Black Panther (bière brune à 8°) avec l'instit et le policier du village ! Quand la glacière est vide, il envoie son fils cadet se réapprovisionner chez le marchand de bière d'en face (en deux roues bien sûr). Il y a beaucoup de marchands de bière au Cambodge. Après avoir terminé la seconde glacière, ils s'en vont tous à la pagode pour ... fêter le nouvel an Khmer ! Ca ne se terminera donc jamais !!!!! Nous, on se couche dans l'ancienne clinique. La perfusée rentrera chez elle perf au bras à l'arrière du scooter de la femme du médecin. Au réveil, les menuisiers sont là pour poser les portes et les fenêtres.
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Détente dans le hamac près des tables pour les perfusions |
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L'instit, le policier, le médecin et sa femme (ambulancière à scooter) ! |
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Tout le monde est prêt à partir, mais où est Justin ? Dans la chambre ! |
La troisième journée en détail :
- 5h00 : réveil (de plus en plus tôt)
- 5h56 : départ, le soleil se lève tout juste, c'est agréable de rouler. A notre passage quelques enfants crient déjà des "hello" et des "bye bye" et ça ira en s'amplifiant toute la journée. A cette heure là les chiens ont suffisamment d'énergie pour nous aboyer dessus et nous courir après.
- 8h00 : on s'arrête pour faire une pause après avoir roulé 35 km, il fait déjà chaud. On rencontre une Cambodgienne vêtue d'un pull en col roulé avec des gants de laine et les chaussettes spéciales tong avec l'emplacement pour le gros orteil (trop la classe!).
- 8h30 : on repart, avec la chaleur croissante les chiens arrêtent d'aboyer.
- 9h00 : on roule moins vite et on s'arrête souvent pour boire de l'eau et remplir les gourdes.
- 9h30 : on veut se désaltérer avec un jus de canne à sucre, le temps qu'il soit préparé 12 enfants (on a compté) se rassemblent autour de nous.
- 10h20 : on arrive à Preah Vihear, on trouve une guesthouse, un Cambodgien nous accueille :
- Jérôme : do you have a room ?
- yes
- Jérôme : with air con ?
- yes
- Jérôme : wi-fi ?
- yes
- Jérôme : breakfast ?
- yes wi-fi !
- Jérôme : and how much ?
- yes how much !
- Jérôme : .... bon ben on va la prendre quand même !
- 13h : on sort manger au restaurant mais on a plutôt l'impression d'être dans un garage (cf photo) et comme d'habitude les serveuses sont en pyjamas Hello Kitty.
- 14h : on s'enferme jusqu'au lendemain matin dans la chambre, elle n'a pas de fenêtre ni le moindre charme mais il y a la clim !!!!
Une question que vous vous posez certainement : comment garder l'eau fraîche sur le vélo quand il fait 40° à l'ombre et qu'il n'y a pas d'ombre ? C'est bien simple on fait une Zwoofffette (on appelle ça comme ça car c'est M. Zwoofff en personne qui nous a donné ce truc). Il suffit de mettre la gourde d'eau dans une chaussette mouillée et 20 minutes après l'eau est fraîche ! C'est magique. Sauf que nous on a besoin de nos chaussettes, alors on utilise un gant de toilette pour la gourde et une serviette pour une poche à eau de 2 litres (du coup on ne se lave plus mais on a des chaussettes). Ensuite nous avons étendue l'idée en mouillant nos buff et autre chapeau pour se rafraîchir la tête et ça marche aussi.
Le matin, à Preah Vihear on ne tient plus, on demande à la patronne de l'hôtel (qui parle mieux anglais que son staff) pourquoi la plupart des Cambodgiennes que l'on croise sont en pyjama (cf photo) à toute heure de la journée. Elle ne s'attendait pas à la question et est un peu gênée, finalement elle argumente avec le sourire que cela a un aspect pratique de ne pas avoir à se changer le matin !
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Cuisinière en pyjama |
De Preah Vihear à Stung Treng
Entre ces deux villes éloignées de 140 km il n'y a pas de guesthouse et comme il est hors de question de camper il va falloir trouver un moyen motorisé. La patronne de l'hôtel nous avait réservé la veille un minivan en nous garantissant que les vélos tiendraient à l'arrière. Pas de chance, le chauffeur en voyant notre chargement refuse de nous prendre et repart sans que nous ayons le temps d'insister... Jérôme fait le tour du village à la recherche d'un pick up avec la clim, il en trouve un chez un vendeur de meubles qui lui explique qu'il n'est pas taxi. En sortant les billets verts, on arrive à le convaincre de changer de métier pour la matinée !
Sur la route nous croisons
Nico, un jeune cycliste français qui lui fait le trajet en sens inverse.
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Le pick du marchand de meubles transformé en pick up de transport de vélos |
Stung Treng
Pas grand chose à faire ici, sinon à observer le Mékong. On passe au marché pour acheter des mangues : la vendeuse téléphone à son fils pour savoir à combien elle peut les vendre à des touristes ! Ca résume bien l'impression que nous avons ici de nous faire constamment plumer. Pour nous, tout est souvent "one dollar" : Une mangue ? One dollar ! Deux mangues : One dollar. Un kilo de mangue : One dollar ! Il vaut mieux commander un kilo.... Et si par malheur on ne demande pas le prix avant de commander on a vraiment des mauvaises surprises...
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Bord du Mékong à Stung Treng |
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Rive du Mékong à Stung Treng |
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Restaurant près du Mékong à Stung Treng |
De Stung Treng au Laos
Nous partons avec l'intention de rejoindre la première guesthouse du Laos avant midi : 70km tout de même. Mais en chemin nous trouvons un endroit non répertorié sur notre carte 10 km avant la frontière : on s'arrête. Le lieu n'est pas touristique pour un sous. Pour manger, les "restaurants" présentent chacuns 3 ou 4 casseroles remplies de leur préparation qui cuisent indéfiniement. On commande ce qui nous semble le plus mangeable mais nous ne touchons pas à la "viande", et ce n'est pas la première fois depuis notre départ de Siem Reap.
Dans ce village, il y a des meubles en bois massif partout. Ils ne savent plus quoi en faire ! Il y a même des lits dehors ou dans les commerces, vraiment étrange ! Ils transportent aussi des cochons sur leur mobylette.
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Fleurs de lotus |
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Dernier village cambodgien avant la frontière |
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Un lit dans l'épicerie ! Pratique s'il vous arrive d'être fatigué de faire les courses. |
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Livraison de cochons (vivant) ! |
Le lendemain, le 23 avril 2015, nous franchissons la frontière sans payer de suppléments aux douaniers qui sont réputés corrompus. Dès les premiers kilomètres au Laos on remarque quelques détails : plus aucun attroupement d'enfants désoeuvrés nous criant "hello" à notre passage, plus de glacières oranges, échoppes bien plus propres, femmes habillées nornalement, de nombreuses écoles avec plein enfants dedans ... On se sent tout de suite mieux.
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Les couleurs cambodgiennes |
Et maintenant ?
Dès le passage de la frontière laotienne, nous nous sommes dirigés vers les 4000 îles sur le Mékong. Nous sommes maintenant à Paksé pour se préparer à faire un tour sur le plateau des Bolovens à vélo. A bientôt.
Eh bé !!!!! On sent que c'était pas toujours les vacances là !!!!!
RépondreSupprimerUne question: le trajet représente combien de litres de bière/km parcourus ??????????????
Sinon mes commentaires c'est pas cher: one $ each.
salut la famille! vous nous avez fait bien rire avec votre récit! quel mental d'acier! bravo à tous mais pour le coup, le Cambodge ça nous tente un peu moins maintenant!!
RépondreSupprimerNous sommes à Luang Prabang que nous allons quitter demain matin direction Vang Vieng ... ça serait super de vous croiser quelque part ... j'espère que cela sera possible! Bises et à bientôt
Un passage sur votre blog pour prendre de vos nouvelles! On voit que tout se passe bien mais c'est sur que ça ne doit pas être facile de rouler avec cette chaleur.
RépondreSupprimerQuant à nous, nous avons également enfourcher notre tandem direction la France en suivant l'Eurovélo6
Au plaisir d'avoir de vos nouvelles!!
Hervé et Julie de l'île des Pins
Toujours en vadrouille, et merci pour vos nouvelles.
RépondreSupprimerTout le monde est tout bronzé, et vous avez bien changé depuis votre départ...
Quel périple - ouf'
David B.
Salut la famille
RépondreSupprimertrop content de lire toutes ces nouvelles. Pour sûr nous ne suivont qu'à intervalles espacés du coup grosse grosse inquiétude quand nous avons appris le tremblement de terre au Népal tout récemment.
Cette terre que vous découvrez à bras le corps ou plutôt à toutes jambes se rappelle à nous par sa toute puissance et sa capacité à trembler, à nous faire trembler. Nous pensons bien à vous (les pensées se passent bien d’avion ou d'onde wifi! Gros avantage pour rester connecté )
encore merci pour vos partages Incroyables.Amitiés
Éric pour les 6clottons
Bonjour, Juste pour vous faire un petit coucou du Cambodge. Content de voir que tout se passe toujours bien pour vous. Toute l'Equipe de l'Auberge Mont Royal d'Angkor vous remercie de votre visite et vous souhaite bonne continuation dans votre périple.
RépondreSupprimerEmmanuel