Salta - Chilecito

Nous avions publié notre dernier article à Salta il y a déjà plus de deux semaines. Depuis nous avons roulé près de 800 km en changeant parfois de trajectoire, du coup nous avons fait des zig-zags comme en Bolivie. Nous avons pédalé et aussi bivoaqué dans des endroits magnifiques sous une chaleur parfois accablante (comme celle près de vos poêles et cheminées ...).

Salta - Cafayate : La quebrada de Las Conchas

23 octobre 2014
Après notre douche à Iguazu et 25 heures de bus, qui ont été moins pénible que ce à quoi nous nous attendions, nous revoici à Salta. Nous ne pouvions quitter cette ville sans soumettre nos papilles gustatives au steak argentin si réputé. En soirée nous nous rendons donc au restaurant Viejo Jack : bonne pioche ! On se fait servir généreusement de la viande à tomber par terre faisant honneur à la réputation de laviande argentine. Pourtant il est difficile de trouver de la viande comme celle là partout, nous serons plus d'une fois déçus.

Hummmmm

24 octobre 2014
Déjà pas très matinaux, un passage à la Poste et nous voici a 11h30 prêt à décoller euh... à pédaler. En effet nous avions un colis à poster : 2h30 passé à la Poste avec contrôle de douane, paperasse et bonne ambiance dans les files d'attente avec les Argentins qui n'apprécient pas tous la politique protectionniste à l'origine de ce quasi blocage du courrier international dans le pays. Nous abandonnons toute idée de recevoir un colis ici après avoir discuté avec une Argentine qui essayait de récupérer depuis trois semaines une robe achetée sur internet aux USA et qui l'avait déjà payée cinq fois son prix en taxe !

La sortie de Salta se passe bien, on quitte assez rapidement le trafic de la ville. Le soir nous campons au bord d'un lac avec dindons, cochons, chevaux, veaux et vaches à côté du camping qui n'est vraiment pas attirant. Le site est magnifique ... mais parsemé de déchets (sans doute les déchets légers des décharges boliviennes emportés par le vent ...).

Bivouac au bord d'un lac

Arbre arrosé au Perrier

25 octobre 2014
Le lendemain nous roulons sous une chaleur écrasante (40°c). Nous nous arrêtons dans un restaurant à La Vina pour y passer les heures les plus chaudes de la journée et en profiter pour faire l'école. En fin de journée nous arrivons à l'entrée de la Quebrada de las Conchas où nous bivouaquons près de la rivière. Bain de pieds rafraichissant pour tout le monde!

Arrivée à La Vina

On arrive à la quebrada de Los Conchas

26 octobre 2014
Au départ du bivouac nous subissons plusieurs crevaisons : dur de réparer sous le soleil et dans les nuées de mouches ! En arrivant à la Gorge du Diable (encore une !) deux cyclistes nous interpellent : "vous êtes la Terre dans le guidon !" Il s'agit de Margot et Simon un jeune couple de Grenoble reliant comme nous Lima à Santiago mais en seulement 2 mois et qui avaient lu notre blog en préparant leur voyage ! Durant cette journée nous rencontrons beaucoup de touristes français. C'est d'ailleurs étrange que la plupart des touristes soient Français dans le coin. Mais ils ont bien raison, la quebrada est magnifique ! On se régale tellement que l'on décide de bivouaquer une nuit de plus au bord de la rivière à Santa Barbara, sans les Capwell mais avec des perroquets, entourés de montagnes rouges. Il reste des traces de campement, des cyclistes sont passés récemment .. nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait des Zwoofff partis le même jour que nous de Salta, mais sans passer par la Poste. Les enfants et les parents sont ravis de patauger et de se rafraichir dans la rivière au clair de lune.

Près du bivouac

On ne monte que la moustiquaire de la tente

Le guidon sur la tête

27 au 29 octobre 2014
Nous arrivons vers midi à Cafayate. Tout de suite la ville nous fait bonne impression, on s'installe dans un restaurant pour manger des empanadas. Quelques instants plus tard les Zwoofff qui avaient repéré nos vélos à l'entrée du restaurant nous rejoignent. Nous passerons de bons moment avec eux, ils ont même joué les grands-parents en gardant les enfants, ce qui nous a permis de passer une soirée bien sympa rien qu'à deux. Merci à eux, nous espérons les revoir avant de quitter l'Argentine.

A Cafayate nous sommes installés dans l'hôtel El Hospedaje avec une grande piscine et de belles chambres climatisées. Nous avons vraiment eu un coup de coeur pour cette ville avec sa belle place, les montagnes et les vignes environnantes. Le vin, lui, n'est pas à la hauteur, seul le blanc sec (du Torrontes) est à notre goût.

Nous retrouvons aussi Carla la Brésilienne qui est maintenant une cyclotouriste convaincue et qui aime autant les glaces que nous ! D'ailleurs ici il y a deux parfums de glaces originaux : le cabernet et le torrontes : délicieux ! C'est peut être pour ça qu'il y a autant de Français par ici...

Vers la fin de la magnifique quebrada de Los Conchas

Arrivée sur Cafayate

Drôle de maison ...

Avec les Zwoofff : Patrick et Anne-Marie !!!!

Avec Carla

Vigne près de Cafayate

Pour se reposer, on fait du vélo sans sacoche

Entrée d'une cave près de Cafayate

Cafayate - Catamarca : changement de décor

30 octobre 2014
Pas facile de quitter cette jole ville de Cafayate mais par bonheur nous avons le vent dans le dos et filons sur la mythique route 40. Nous arrivons vers midi aux impressionnantes ruines de Quilmes en plein désert. C'est le plus grand site archéologique argentinargentin ....
Ayant eu des échos mitigés sur la suite de la route 40 (désert, longues lignes droites et chaleur), nous décidons de bifurquer vers un coin plus vert de l'Argentine en prenant la route de Tafi Del Valle. Un col à 3052 m à passer : même pas peur ! En plus il y a un observatoire astronomique avant le col. : nous décidons de nous y rendre. Nous commençons l'ascension en fin de journée et arrivons à l'observatoire vers 20h à la tombée de la nuit après 90km de route et plus de 800m de dénivelé positif (dur, dur, ... ). Là, surprise, un panneau indique qu'il est fermé pour maintenance : grrr. On avait pourtant essayé de se renseigner dans le village avant, mais il était 17h et tout était encore fermé (rythme argentin oblige). On sonne : personne. Quelques minutes plus tard un homme à mobylette arrive, l'homme providentiel n'est pas le gardien mais semble faire office de. Nous lui expliquons notre situation et lui demandons l'autorisation de planter la tente, il refuse car il est interdit de camper sur le site ! Après négociations et réflexions, il nous propose de passer la nuit dans un des bungalows près de l'observatoire. Super !

Aux ruines de Quilmes

Dans la montée vers l'observatoire

Bungalow pour la nuit

31 octobre 2014
Si la montée de la veille ne nous a pas permis d'observer les étoiles, elle nous aura permis de bien entamer l'ascension du col. Nous sommes déjà à 2500m, plus que 550 à monter mais parfois la route redescend ce qui rend la montée plus longue que prévue. Heureusement que le temps est beau car ce col, qui s'appelle Infernillo (petit enfer), est réputé pour être souvent dans les nuages.
De l'autre côté dans la descente vers Tafi Del Valle, changement de décor, on passe du far west à une vallée des Alpes avec vaches et chevaux qui broutent et se baladent librement sur la route. On s'installe dans l'auberge El Nomade au service irréprochable et même un peu délicat pour les cyclistes (un peu) crasseux que nous sommes. La vue sur les montagnes est superbe.

Ascension vers le vol del Infernillo

Ça change des lamas

1 novembre 2014
Au réveil, la vallée est dans les nuages ...Nous étions venus chercher la fraîcheur, mais là il fait carrément froid !
Normal c'est un temps de Toussaint !
Nous comptions rester 2 nuits à Tafi, mais avec le mauvais temps nous préférons repartir. Il vaut mieux rouler sous la pluie plutôt que de rester s'ennuyer. Direction Conception 1500m plus bas.
Dans la descente, le nuage de transforme en bruine puis en pluie de plus en plus intense, la végétation est luxuriante (on comprend pourquoi !). On ne voit pas beaucoup les paysages car nous sommes surtout concentrés à ne pas glisser sur la chaussée humide. Après la descente nous arrivons dans la ville peu attirante de Monteros. On commencait sérieusement à désespérer de trouver un endroit où manger quand miracle : nous passons devant le restaurant Lourdes. Digne d'un café français, il y a même un dessert dans le menu! Nous passerons un long moment mais pas assez pour sécher.
Ensuite nous roulons 25 km sur la route 38, il y a beaucoup trop de trafic à notre goût mais un bas côté nous permet d'être en sécurité.
Nous trouvons un hôtel pas top à Conception, l'établissement est très grand mais nous sommes les seuls clients. Contrairement à Cafayate où nous croisions un Français tous les 5 mètres, ici quand on dit que nous sommes français on nous demande : "Que faites vous ici ? Vous êtes de passage ?". Nous ne sommes plus dans l'Argentine touristique du nord ouest et de la route 40. La région qui vit de la canne à sucre a beaucoup souffert de la crise...
Soirée à la poncheria pour manger des ... ponchos (hot-dog) : les enfants adorent.

On quitte Tafi dans les nuages

2 novembre
Pas vraiment envie de continuer sur cette partie de la route 38 sous la pluie, on tente notre chance à la gare routière. Le bus pour Catamarca arrive, en moins de cinq minutes l'affaire est réglée : les Pinos sont dans les soutes debout sur leurs béquilles avec quelques sacoches encore dessus et des tendeurs pour les assurer. Tout ça sans payer de supplément (on est chanceux avec les bus pourvu que ça dure ... ).
On se repose un peu à Catamarca, dimanche dans la grisaille. Comme beaucoup de villes d'Argentine la place est vraiment grande et très belle.

Catamarca - Chilecito : on remonte !

3 novembre 2014
Nous repartons sur la route 38 direction La Rioja, la météo redevient belle et du coup ils fait plus chaud. La route n'étant pas très intéressante et plutôt dangereuse, nous décidons de retourner dans les montagnes pour rejoindre la route 40. Il y a un col à passer (mince, nous pensions que l'Infernillo était le dernier). Mais à quelle altitude est ce fameux col ? Nous nous arrêtons au village de Chumbicha pour en savoir d'avantage et faire le plein d'eau. Il y a une panne d'eau courante dans le village mais on nous trouve une bonbonne d'eau froide. Les conversations vont bon train sur l'altitude du col, ça va de 1000m à 4000m en passant par "grande subida" (grosse montée), finalement on nous donne le code wi-fi et open runner permet de tracer le profil altimétrique, verdict : seulement 1200m en pente douce. C'est parti, le lendemain on bifurque sur la route 60 qui nous ramènera vers la route 40 plus au nord. On bivouaque le soir avant la montée.

4 au 7 novembre 2014
Nous roulons 2 jours sur la route 60, l'ascension est tranquille, les paysages sont plus sympas et il n'y a pas de trafic. Après le col on retrouve le paysage de far west avec cactus et chaleur. Nous rejoignons ensuite la route 40 pour filer sur Chilecito.
Le midi nous nous mettons à l'abri du soleil : station service, arbre, restaurantrestaurant, chapelle.  Et la nuit nous trouvons de jolis bivouacs dont un avec survol ininterrompu d'escadrilles de perroquet.
Avant d'arriver sur Chilecito il y a une petite côte de 5km où nous devons affronter un vent de face sous un soleil à son zénith. Dur ! Impossible ! On s'arrête pour manger et reprendre des forces. On avait eu, jusque là, la chance de ne pas connaitre ce genre de situation.
A Chilecito on s'installe dans l' hôtel ACA à l'architecture des années 60 avec beaucoup d'espace dont une salle énorme qui ce soir accueille une église avec batterie et chansons jusque tard dans la nuit. Ça change du calme des bivouacs.

Interminable !

8 au 10 novembre 2014
Après une nuit difficile on se plaint gentiment à l'hôtel qui nous annonce que le soir même c'est un défilé de mode suivi d'un bal qui remplace la messe de la veille ... Très compréhensif le réceptionniste nous aide à réserver dans un autre logement : une cabana. En moins de 30 minutes nous déménageons, et là c'est trop la classe : petite habitation avec 2 chambres et une cuisine dans une magnifique résidence au jardin luxuriant et une belle piscine, digne d'un gîte de France 3 épis ! Tout ça pour 32 euros la nuit grâce au taux de change officieux qui est très avantageux pour nous.
On s'essaye même à faire un barbecue (asssado) de viande rouge, et oui elle est vraiment très bonne !

Un peu de tourisme industriel au téléphérique ...

... qui reliait la ville à la mine à 4500m d'altitude

Et maintenant ?

Nous allons repartir le 11 novembre pour environ 5 jours de vélos. Au programme : le col de Miranda (piste) et le parc de Talampaya. Nous nous arrêterons à San Augustin Del Vale Fertil d'où nous prendrons un bus pour Mendoza puis un autre pour Santiago du Chili pour prendre l'avion le 25 novembre vers la Nouvelle-Zélande.